Bien connu pour ses photographies de paysages et d’habitations à travers “l’Amérique suburbaine”, Todd Hido transforme le banal en images solitaires et mystérieuses. Quelque part entre les bâtiments stérilisés d’Edward Hopper et les communautés impénétrables de David Lynch.
Hido erre sans cesse, effectuant de longs voyages en voiture à la recherche “d’instants” qui se connecteront à ses propres souvenirs.
“Cernés par le brouillard, les pavillons aux fenêtres éclairées campent un décor de film noir où l’on ne sait ce qui, de l’édifice ou de l’obscurité, est le plus menaçant.”
• Todd Hido nous guide dans les profondeurs de l’Amérique et ses étendues infinies de banlieues identiques. Quelque part entre les bâtiments stérilisés d’Edward Hopper et les communautés impénétrables de David Lynch.
Le photographe américain compile depuis des années d’étranges voyages au cœur de la banlieue tout en conduisant sans but — ne rencontrant que des personnes ou des paysages occasionnels. Façades ternes et espaces vides, brouillard électrique. Grâce à de longues expositions, la lumière sculpte les objets et émousse les contours des personnes. Mais il ne se passe pas grand-chose. Les maisons somnolent sous le poids de leur propre uniformité. Tandis qu’à l’intérieur, leurs habitants tuent le temps en se prélassant. Même la nature semble s’ennuyer à mort.
• Le résultat est une étrange collection étouffée. Les images sont parfois imprégnées de la même lumière bleuâtre ou rougeâtre, comme pour nous inciter à les lier dans une sorte de récit. Nous ne savons jamais vraiment où Hido essaie de nous conduire. Si nous devrions nous émerveiller devant la banalité endormie, ou si le photographe s’efforce de capturer un sentiment de menace.
Son univers presque d’un autre monde se déroule kilomètre après kilomètre : toutes ces maisons somnolentes pourraient être des maisons confortables, mais elles pourraient tout aussi bien être menaçantes tout droit sorties d’un film noir. C’est à travers cette incertitude – à la fois poétique, cinématographique et presque surnaturelle – que les photos de Todd Hido atteignent leur délicieux mystère.