Magnus Nilsson publie aux éditions Phaidon une collection de livres dédiés aux traditions culinaires d’Europe du Nord.
Ce city guide urbain d’architecture inventorie les plus belles d’entrées de Milan, des années 1910 à 1970.
Le 1er livre d’Aesop documente plus de 30 ans de créations. A la fois récit et recueil photos, l’ouvrage dévoile une quête du beau.
Le photographe Frédéric Lagrange a parcouru durant 17 ans la Mongolie pour capturer portraits et des paysages ; le livre « Mongolia » retrace cette épopée.
Beaux Livres, Phaidon, Architecture

Jane Hall. “Je ne suis pas une femme architecte, je suis architecte”

Le Dr. Jane Hall à l’origine du collectif architectural londonien Assemble signe un ouvrage aux éditions Phaidon consacré aux plus belles œuvres architecturales réalisées par des femmes du XXème siècle à nos jours. Souvent reléguées au second plan, voire niées, les femmes architectes retrouvent la place qui leur est due au cœur d’un livre qui valorise leur travail.

Editorial : Joëlle Bah-Dralou
Phaidon Jane Hall, Sofia Von Ellrichshausen, Rode House, Chili
Phaidon Jane Hall, Mariam Kamara, Complexe Religieux, Hikma, Niger

Phaidon. “Jane Hall. Je ne suis pas une femme architecte, je suis architecte”

Sofía von Ellrichshausen (Rode House, Chili, 2017) — Mariam Kamara, Atelier Masōmī, (Complexe Religieux Hikma, Niger, 2018) — Eleena Jamil (Bamboo Playhouse, Malaisie, 2015)
© Photographs Courtesy Phaidon, Pezo von Ellrichshausen, James Wang, Marc Tey
«Etre une femme en architecture revient à être à la marge.»

Jane Hall, architecte

Un déséquilibre historique à rétablir

Combien d’illustres femmes architectes ont vu leurs carrières éclipsées par celle d’un conjoint ou d’un collaborateur ? Trop. Pour rétablir un équilibre dans l’histoire de l’architecture contemporaine, Jane Hall met en lumière 180 réalisations de 150 architectes de talent. Tantôt pionnières, à l’instar de l’architecte irako-britannique Zaha Hadid (1950 – 2016) détentrice du prix Pritzker, tantôt méconnues du grand public, les femmes architectes sont régulièrement confrontées à une marginalité imposée par un « discours culturel occidental ».

Aujourd’hui encore, Le Corbusier (1885 – 1965) est associé à des réalisations de la designer et architecte Charlotte Perriand (1903 – 1999). Alors toute jeune dans le métier, elle s’est frottée au machisme du maître suisse pour s’imposer ensuite parmi les architectes les plus importants du XXème siècle. Si un nombre croissant de travaux de femmes architectes est aujourd’hui plébiscité, l’histoire a encore la mémoire sélective, privilégiant les architectes associées aux grands noms masculins du siècle dernier.

Certaines sont tombées dans l’oubli pour les mêmes raisons. Une trop grande proximité avec de célèbres architectes leur a valu de disparaître dans les méandres de l’histoire, en dépit de compétences reconnues. C’est ainsi que la contribution de Mary Jane Long à la conception de la British Library (1998) s’est noyée à l’agence de Colin St John Wilson en dépit de sa grande implication sur ce projet. Un seul et même point commun à tous ces destins : la figure masculine omniprésente.

Phaidon Jane Hall, Lina Bo Bardi, Musée d'Art Sao Paulo Brésil
Phaidon Jane Hall, Brinda Somaya, Piscine Olympique Stade, Mumbai, Inde
Phaidon Jane Hall, Louisa Hutton, Siège Social GSW, Berlin

Phaidon. “Jane Hall. Je ne suis pas une femme architecte, je suis architecte”

Lina Bo Bardi (Musée d’art de São Paulo, Brésil, 1968) — Brinda Somaya (Piscine Olympique, Mumbai, 1986) — Louisa Hutton, Sauerbruch Hutton (Siège social GSW, Berlin, 1999) — Francine Houben (Bibliothèque de Birmingham, 2013)
© Photographs Courtesy Phaidon, Annette Kisling, Sauerbruch Hutton, Christian Richters
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Phaidon. “Jane Hall. Je ne suis pas une femme architecte, je suis architecte”

Phaidon Jane Hall, Jeanne Gang, Writers Theatre, Glencoe, Illinois
Phaidon Jane Hall, Liz Diller, The Broad, Los Angeles
Phaidon Jane Hall, Angela Garcia De Paredes, Bibliothèque de Ceuta, Espagne

Phaidon. “Jane Hall. Je ne suis pas une femme architecte, je suis architecte”

Jeanne Gang (Writers Theatre, Illinois, 2016) — Liz Diller (The Broad, Los Angeles, 2015) — Ángela García de Paredes (Bibliothèque publique de Ceuta, Espagne, 2013) — Frida Escobedo (Serpentine Pavillon, Londres, 2018)
© Photographs Courtesy Phaidon, Hedrich Blessing, Adam Mørk, Fernando Alda, Rafael Gamo

Architecte au féminin : un métier, pas une esthétique

L’approche de Jane Hall se distingue par sa singularité. Elle n’a pas souhaité écrire un livre sur les femmes architectes, mais un ouvrage passionnant sur l’architecture destiné aux amateurs du genre et aux personnes curieuses de leur époque. « Les femmes sont jugées sur leur personnalité avant de l’être sur leur travail », regrette la première lauréate de la bourse d’études Lina Bo Bardi (2013). Celle qui a étudié l’architecture au King’s College de Cambridge et au Royal College of Art de Londres dénonce le sexisme inhérent à la profession avec un ouvrage qui valorise la contribution des femmes à l’architecture, sans leur prêter un style consubstantiel à leur genre.

De grands noms de l’architecture française sont répertoriés dans ‘Je ne suis pas une femme architecte, je suis architecte’ : Odile Decq, Manuelle Gautrand, Anne Lacaton, Anouk Legendre à l’origine de la Cité du Vin à Bordeaux, Charlotte Perriand ou encore Elisabeth de Portzamparc.
On y retrouve des œuvres de premier plan : The Broad à Los Angeles d’Elizabeth Diller reconnaissable à sa façade de béton en nid d’abeille, le musée d’art contemporain de Cleveland ou encore la réalisation tout en obliques et en miroirs de Farshid Moussavi. Une attention particulière est portée à la pluralité des genres : maisons individuelles, hôtels, musées, bibliothèques, gratte-ciels, espaces culturels, habitat collectif, centre culturel. Jane Hall les passe en revue au fil des pages pour nourrir la curiosité de ses lecteurs.

Ce beau livre publié aux éditions Phaidon célèbre de grandes architectes d’hier et d’aujourd’hui, sans hiérarchie. Les noms de chacune sont classés par ordre alphabétique avec une courte présentation pour mettre en contexte les photographies des réalisations sélectionnées. L’ouvrage s’achève sur une rétrospective en images pour mieux appréhender l’évolution de l’architecture au fil des décennies écoulées. « Le manque de parité dans l’architecture est accentué par l’absence de modèles. Je n’ai jamais eu de modèle féminin » a déclaré l’architecte japonaise Toshiko Mori. Cette bible de l’architecture au féminin apporte une belle pierre à l’édifice de la représentativité.

Une étude visuelle révolutionnaire de l’architecture conçue par des femmes du début du XXème siècle à nos jours.

290 x 250 mm / 224 pages / 39,95 EUR

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