Installé dans un hôtel particulier du XIVème arrondissement de Paris, l’Institut Giacometti reconstitue l’atelier d’Alberto Giacometti, artiste majeur du XXème siècle, indissociable du quartier de Montparnasse.
Dans cet espace de 350 m² sont présentés une sélection d’œuvres, quelquefois peu connues du grand public – du mobilier et des murs peints par l’artiste. L’Institut présente en parallèle un remarquable programme d’expositions temporaires, chacune consacrée à certains aspects du travail de Giacometti.
D’une superficie de 350 m2, l’Institut Giacometti est situé au 5 rue Victor Schœlcher dans le 14ème arrondissement de Paris, à Montparnasse où Giacometti a vécu et travaillé tout au long de sa carrière. Voulu comme un musée à taille humaine permettant une proximité avec les œuvres, l’Institut Giacometti se visite uniquement sur rendez-vous (créneau horaire en ligne) .
Alberto Giacometti et Henri Cartier-Bresson se sont rencontrés à Paris dans les années 30.
De cette rencontre est née une relation toute particulière qu’HCB a décrite en ces mots (extrait) :
“Giacometti est un des hommes les plus intelligents que je connaisse, d’une honnêteté sur lui-même et sévère sur son travail, s’acharnant là où il éprouve le plus de difficultés.
Son visage a l’air d’une sculpture qui ne serait pas de lui, sauf les sillons des rides. Le moins conventionnel et le plus honnête des hommes.”
Pendant près de 40 ans, Alberto Giacometti créa ses sculptures grêles et ses portraits hantés dans les 23 m² de son atelier de Montparnasse. “Il y avait très peu d’espace, il ne pouvait presque pas bouger”, explique Catherine Grenier, directrice et conservatrice en chef de la Fondation Alberto et Annette Giacometti à Paris. “Il aimait le chaos. Il a souvent dit que c’était comme l’intérieur de son crâne.”
Lorsque Giacometti décède en 1966, sa veuve Annette récupère tout le contenu de l’atelier. Plus d’un demi-siècle plus tard, la Fondation a ouvert une reconstruction permanente au public.
L’Institut Giacometti (piloté par la Fondation Giacometti) est installé dans un immeuble Art déco classé, anciennement atelier de l’artiste et architecte Paul Follot. Rénové par l’architecte Pascal Grasso, le lieu ne dispose que de 350 m².
Le choix du nom et de l’emplacement de ce petit bijou est assez délibéré. “Il y a tellement de musées à Paris, il n’en fallait pas un autre”, explique Catherine Grenier. Elle chercha un nouveau modèle pour correspondre au petit budget de la fondation. Les musées mono-artistes sont en mesure “d’offrir une expérience de visite plus émotionnelle dans un cadre intime” estime-t-elle.
L’Institut présente un ambitieux programme d’expositions temporaires, chacune consacrée à certains aspects du travail de Giacometti, ses relations avec les artistes et écrivains de son époque, ainsi que son influence sur les générations suivantes.
Avec plus de 300 sculptures, 90 peintures et des milliers d’œuvres sur papier, il possède la plus riche collection d’œuvres d’art de l’artiste au monde. La Fondation possède également une remarquable collection de photographies et de documents d’archives. Une grande partie de ce patrimoine est restée inaccessible au public depuis la mort de l’artiste en 1966.
“Alberto Giacometti est surtout connu pour ses représentations allongées et flétries de la forme humaine, notamment sa sculpture L’Homme Qui Marche (I) de 1960, qui en 2010 a battu le record d’une œuvre d’art aux enchères à 104,3 millions de dollars.
Après avoir expérimenté le cubisme et le surréalisme sous des formes influencées par l’art primitif, Giacometti a commencé sa révision radicale de la tradition de représentation en sculpture. Les figures sévères de Giacometti ont exploré la psyché et l’espace occupé par une seule personne. Liés à Jean-Paul Sartre et à l’existentialisme, ils sont vus comme des métaphores de l’expérience d’après-guerre du doute et de l’aliénation.”