Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

Remerciements à The Howard Greenberg Gallery
Editorial : Renaud Bonnet
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Dès les années 50, le photographe américain Saul Leiter déchiffre New York dans un éclat esthétique novateur. “Il rechercha des moments d’humanité tranquilles dans le maelström de Manhattan”.
L’œuvre de Leiter est unique. Un sens non conventionnel de la forme, une utilisation brillamment improvisée, presque abstraite de la couleur le posent en maître de la photographie contemporaine.

The Howard Greenberg Gallery consacre depuis 2006, expositions, parutions et ventes pour célébrer un des plus grands photographes du XXème siècle.

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01. Red Umbrella (1951)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation
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Saul Leiter Snow vers 1960
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Saul Leiter Viewing Room Don't Walk 1952
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Saul Leiter Early Color Foot On El 1954
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Saul Leiter Postmen 1952
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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

02. Snow (vers 1960) — 03. Don’t Walk (1952) — 04. Early Color, Foot On El (1954) — 05. Postmen (1952)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation
“Saul Leiter a saisi un entre-deux-mondes délicat à mille lieux de la jungle urbaine qui lui servait de sujet. Un monde flottant, embué, dans une succession infinie de mises en abîmes, tendant volontiers vers l’expressionnisme abstrait de ses peintures. Ses images métamorphosent la réalité pour créer un univers à la fois poétique, onirique et apaisant, sur lequel plane la douceur de la mélancolie.”
Aude Raimbault, conservatrice des collections à la Fondation Cartier-Bresson
Saul Leiter Phone Call 1957
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Saul Leiter Joanna vers 1947
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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

06. Phone Call (1957) — 07. Joanna (vers 1947) — 08. Early Color, Red Umbrella (vers 1955)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation
Saul Leiter Early Color Harlem 1960v
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Untitled San Carlo Restaurant at 3rd Avenue And E. 10th Street 1952
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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

09. Early Color, Harlem (1960) — 10. Untitled, San Carlo Restaurant at 3rd Avenue and E. 10th Street (1952)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation

Un entre-deux-mondes délicat et flottant

“Vous pouvez voir comment sa réticence a nourri son originalité. Dans beaucoup de ses photos, il y a un sentiment de retrait — le photographe travaillant dans l’ombre et regardant le monde.”

New York. La ville où Saul Leiter vécu et travailla jusqu’à sa mort en 2013, à l’âge de 89 ans. Elle est aperçue à travers des fenêtres, reflétée dans des miroirs ou des surfaces métalliques ou partiellement cachée par un auvent.

Leiter compose avec la couleur, souvent dans de grands champs abstraits comme dans une peinture de Rothko. Et les figures de ses photos ne sont souvent vues qu’en partie : un pied sur un siège dans le train, un passant brumeux capturé par une porte brouillée par la condensation.

“Les photographies sont souvent traitées comme des moments importants» aimait à dire Leiter “mais en réalité ce sont de petits fragments ou des souvenirs d’un monde inachevé.”

Leiter né à Pittsburgh en 1923, déménage à New York pour être peintre dans les années 1940. Là, il rencontre le photographe Edward Steichen, et bientôt gagna sa vie avec son appareil photo. Steichen a choisi quelques-unes des photos en noir et blanc de Leiter pour “La famille de l’homme”, une exposition de photos qu’il a organisée au MoMA en 1953.

Mais c’était en tant que photographe de mode, travaillant pour des magazines comme Harper’s Bazaar et Vogue que Leiter est célébré.

Ses photographies de rue prises principalement dans le quartier où il vivait, l’East Village, restent confidentielles jusqu’en 2006 — quand le livre Early Color publié par Steidl les révèlent au grand public. Ces photographies, prises des années 1940 aux années 1960 l’ont établi tardivement, comme un pionnier de la photographie de rue en couleur.

Le maelström de Manhattan

• La notion mythique du photographe de rue de New York est née à la fin des années 40. La sensibilité de Leiter, comparable à l’intimisme européen de Bonnard, un peintre qu’il admire beaucoup, le place en dehors de l’angoisse urbaine associée à des photographes comme Robert Frank ou William Klein.

Au lieu de cela, l’appareil photo lui a fourni une autre façon de voir, de cadrer les événements et d’interpréter la réalité. Il a recherché des moments d’humanité tranquille dans le maelström de Manhattan, forgeant une pastorale urbaine unique dans les circonstances les plus improbables.

Aucun des contemporains de Leiter, à l’exception unique et partielle d’Helen Levitt, n’a assemblé une œuvre comparable en couleur. Le lyrisme et l’intensité de sa vision entrent en jeu dans sa gestion éloquente de la couleur.

Le langage visuel de fragmentation, d’ambiguïté et de contingence de Leiter est évoqué dans Saul Leiter: Early Color par cent images picturales subtiles qui ont repoussé les limites de la photographie dans la seconde moitié du XXe siècle.

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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

11. Snow (1960)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation
Saul Leiter Bus New York 1954
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Saul Leiter Early Color Through Boards 1957
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Saul Leiter Viewing Room Scene Reflection 1958
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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

12. Bus, New York (1954) — 13. Early Color, Through Boards (1957) — 14. Scene Reflection (1958) — 15. Early Color, Taxi (1957)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation
“Je n’ai jamais été submergé par le désir de devenir célèbre. Ce n’est pas que je ne voulais pas que mon travail soit apprécié, mais pour une raison quelconque — c’est peut-être parce que mon père désapprouvait presque tout ce que je faisais — dans un endroit secret de mon être était le désir d’éviter le succès.

Mon ami Henry Wolf a dit un jour que j’avais le talent d’être indifférent aux opportunités. Il pensait que j’aurais pu bâtir plus d’une carrière, mais au lieu de cela je suis rentré chez moi et j’ai bu du café et regardé par la fenêtre.”
Saul Leiter, photographe (1923-2013)
Saul Leiter Subway Window vers 1950
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Saul Leiter Early-Color-Lanesville 1958
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Saul Leiter Hats vers 1948
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Saul Leiter Viewing Room Taxi 1956
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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

16. Subway Window (vers 1950) — 17. Early Color, Lanesville (1958) — 18. Hats (vers 1948) — 19. Taxi (1956)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation
“Dans un documentaire sur Leiter, ‘In No Great Hurry’ (2013), il est décrit comme un homme avec un dédain pour l’autopromotion. Le film s’ouvre avec Leiter lisant un journal, vêtu d’une chemise à carreaux froissée.

Je prends juste des photos… ce n’est pas une si grande réussite. Qu’est-ce qui fait penser à quelqu’un que je suis bon? En fait, je suis parfois très bon, mais je ne devrais pas m’en vanter !”
Saul Leiter Early Color Newspaper Kiosk 1955
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Saul Leiter Window New York 1957
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Saul Leiter Viewing Room Scene Haircut 1956
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Saul Leiter. Méticuleuses couleurs new-yorkaises

20. Early Color, Newspaper Kiosk (1955) — 21. Window, New York (1957) — 22. Scene Haircut (1956)
© Photographs Courtesy Saul Leiter, Howard Greenberg Gallery, Saul Leiter Foundation

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