Après ses éblouissantes séries Midnight Modern, dédiées aux architectures modernistes de Palm Springs, le photographe Tom Blachford documente Tokyo à travers d’étonnantes images intitulées Nihon Noir.
Maître de la lumière, Blachford y fige brillamment architectures métabolistes et atmosphères cyberpunk inspirées du film Blade Runner.
« J’essaie de créer ces moments chargés de suspens. Le tirage joue un rôle important. Je voulais que tout soit lavé au bleu et aux couleurs néon. »
Dans la série intitulée Nihon Noir, le photographe australien Tom Blachford explore les rues de Tokyo pour en saisir l’attrait futuriste. Malgré l’effervescence du paysage urbain tokyoite, l’artiste parvient à obtenir des clichés intimes des architectures denses ou monolithiques.
Cette série est une vision « teintée » des bâtiments métabolistes de Tokyo. Chacune des photographies présente un fond sombre et des formes subtilement éclairées en référence au film fantastique Blade Runner.
Les bâtiments du mouvement métaboliste sont des sujets parfaits pour l’œil de Blachford. Ces mégastructures photographiées vides de toutes présences humaines, évoquent un sentiment de mystère.
«Mon objectif était de communiquer le sentiment qui m’a frappé lors de ma première visite à Tokyo. Etre transporté dans cet univers parallèle avancé et étonnant», déclare Blachford. «J’ai sélectionné une liste de bâtiments qui incarnaient la philosophie métaboliste ».
Pendant six jours, de 21h au lever du soleil, Blachford sillone Tokyo. L’imposant musée Edo-Tokyo de l’architecte Kiyonori Kikutake est plus monumental que jamais. Le profil martial du New Sky Building prend toute son ampleur. « Chaque bâtiment a nécessité des heures d’exploration pour trouver le point de vue idéal. Que ce soit sur un toit, une cage d’escalier ou un élévateur que j’ai commandé pour capturer Nakagin Capsule Tower » ajoute Blachford.
Blachford commence sa série Nihon Noir par l’architecture iconique de la Nakagin Capsule Tower. Cette tour résidentielle située à Ginza, dessinée par l’architecte japonais Kisho Kurokawa. Achevée en 1972, en seulement 30 jours, elle est l’icône du mouvement métaboliste. Ce courant architectural japonais d’avant-garde prend ses racines à la fin de la deuxième guerre mondiale. Il visait à fusionner les idées sur les mégastructures architecturales avec celles de la croissance biologique organique. Le maître-architecte Kenzo Tange, prix Pritzker en 1987, fut l’un des fers de lance de ce courant audacieux.
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