Il est l’un des principaux artistes contemporains de Cuba, Tomás Sánchez est principalement connu pour ses paysages tropicaux luxuriants et intemporels.
Sa vision épique et hyperréaliste de la nature – devenue profondément spirituelle par la pratique de la méditation – s’apparente à une quête écologique : celle d’un paradis perdu.
“L’homme et la nature ne font qu’un. C’est quelque chose que j’ai vécu en parcourant diverses forêts et montagnes au fil des ans. Et quelque chose que j’essaie d’exprimer avec les petites figures humaines dans beaucoup de mes paysages.”
• Largement célébré comme l’un des artistes cubains contemporains les plus acclamés, Tomás Sánchez a émergé en tant qu’artiste à La Havane dans les années 1960.
Il fait partie des artistes contemporains d’avant-garde cherchant à rompre avec les conventions qui dominaient l’art cubain. Adoptant radicalement la tradition centenaire de la peinture de paysage à la fin des années 1970.
Bien que Sánchez ait adopté un style de peinture hyperréaliste, il n’a pas recherché l’exactitude géographique, ni cherché à idéaliser des scènes stéréotypées “cubaines”. Il chercha plutôt à visualiser les états de conscience supérieurs qu’il avait atteints grâce à la méditation et au yoga — qui à l’époque est considérés comme une activité dissidente par les autorités.
• Peignant de mémoire, Sánchez présente des paysages fantastiques qui émergent à intersection de la réalité intérieure et des spécificités de la nature tropicale. “Les espaces intérieurs que j’expérimente en méditation sont convertis en paysages dans mes peintures… Quand je peins, j’expérimente des états méditatifs. Grâce à la méditation, j’atteins une union avec la nature, et la nature, à son tour, me conduit à la méditation.”
Tomás Sánchez réinterprète puissamment le motif de composition de la Rueckenfigur (personnage vu de derrière) dans le contexte de son temps et de son lieu. Couramment utilisé par les peintres romantiques allemands tels que Casper David Friedrich, le dispositif consiste à représenter une personne dos au spectateur — nous offrant un moyen de vivre par procuration la scène représentée.
Comme Edward J. Sullivan l’a observé à propos des peintures de Sánchez, “dans un certain nombre d’entre elles, une petite figure masculine se tient ou s’assoit dos au spectateur, servant de témoin à la scène. Et témoignant de la puissance de la nature qui, à tout moment, pourrait dépasser la fragile existence humaine pour exercer sa majesté inhérente.”