Sean Conway, géographe, cartographe de formation — associe à de vieilles cartes géologiques des 19ème et 20ème siècles tout un processus numérique afin de recréer d’époustouflantes cartes en relief. Regorgeant de mille détails, couleurs et typographies, chaque cartographie est une extraordinaire invitation au voyage. Ses travaux sont disponibles à l’achat via Muir Way.
La première grande tentative de rendre la cartographie réaliste est venue au IIème siècle après JC avec Claudius Ptolémée.
Il rassembla des documents détaillant les emplacements des villes, et enrichi ces informations avec des histoires de voyageurs. A la fin de sa vie, il avait mis au point un système de lignes de latitude et de longitude et avait tracé quelque 10 000 emplacements : de la Grande-Bretagne à l’Europe, en passant par l’Asie et l’Afrique du Nord. Ptolémée a même inventé des moyens d’aplatir la planète sur une carte en deux dimensions. Comment a-t-il appelé sa nouvelle technique ? La géographie.
• L’usage quotidien, et largement banalisé de la cartographie sur nos smartphones, fait oublier ce que fut la carte à travers l’épopée humaine. Des premières tablettes babyloniennes il y a 3 000 ans aux cartes grecques en passant par la Renaissance ou les grandes explorations menées par Mercator — la carte fut de tous temps un Art riche et précieux.
C’est dans cette idée de redécouverte des travaux passés, que Sean Conway, géographe et cartographe de métier, a commencé ses extraordinaires cartes-reliefs.
Choisissant de vieilles cartes géologiques tombées dans le domaine public, Conway s’attelle d’abord à un long travail de géoréférence des latitudes, longitudes disponibles dans divers bases de données scientifiques.
Une fois les cartes géoréférencée, elle est importée dans un logiciel de système d’information géographique (SIG) appelé ArcGIS Pro. Conway y ajoute les données d’altitude, en alignant essentiellement les données modernes sur l’ancienne carte. Pour le rendu final, la cartographie migre vers Blender, un logiciel de création 3D open source.
Le résultat final est une carte qui conserve toute la formidable recherche graphique et typographique de l’original, enrichie d’une élévation parfaite.
De nos jours, nos cartes semblent vivantes : elles parlent, d’une voix robotique, nous indiquant précisément où aller – guidées par les satellites et la cartographie d’entreprises comme Waze, Google, Bing et Mapquest. Il n’est même pas nécessaire de vous orienter vers le nord : la voix du robot vous dit de tourner à droite, de tourner à gauche, avec vous toujours au centre.
C’est la même perspective que les gens qui tenaient cette tablette d’argile babylonienne il y a près de trois millénaires: utiliser une carte pour déterminer où nous en sommes exactement.