L’influence d’Ansel Adams sur la photographie du XXème siècle est incommensurable et sa longue carrière en tant que photographe, enseignant, écologiste et écrivain est légendaire. Explorant sans cesse la beauté rédemptrice de la nature sauvage, ses images grand format ont popularisé la photographie d’art auprès du public américain.
Né en 1902, Ansel Adams grandi dans une maison au milieu des dunes du Golden Gate : célèbre détroit entre San Francisco et Marin County. Avant la construction du Pont reliant les deux promontoires, la région de San Francisco est encore sauvage. Il fait de longues randonnées qui l’aident à échapper aux troubles de son enfance — une scolarité médiocre et les soucis financiers de ses parents.
Adams appris lui-même à lire la musique et à jouer du piano. Mais alors qu’il se consacre à la maîtrise de l’instrument — à partir de 1916, il commence à visiter le Parc National de Yosemite.
Pendant des années, il a eu du mal à équilibrer son engagement pour le piano à San Francisco et son amour pour Yosemite.
C’est avec l’achat d’une chambre Korona View qu’Adams devient de plus en plus accompli et délaisse la musique. Toutefois il peine à insuffler dans son travail son admiration pour les paysages de Yosemite. “Verser dans la petite boîte magique son étonnement et son extase”, comme l’écrit un de ses amis.
Deux rencontres ont toutefois renforcé son engagement pour la photographie. En 1930, il rencontre Paul Strand, pionnier de l’esthétique photographique pure. Puis en 1933, il se lie d’amitié avec Alfred Stieglitz, figure la plus puissante de la photographie moderniste américaine. Après avoir parcouru le portfolio d’Adams, Stieglitz déclare n’avoir jamais vu de plus belles photographies !
Sans doute aucun autre photographe de son époque n’en savait plus sur la photographie qu’Ansel Adams. Il écrit dix manuels techniques sur la discipline et conseille de grandes figures comme Edward Weston, son ami et collègue photographe de la côte Ouest.
Il est également consulté par Polaroid et Hasselblad pour la mise à point d’appareils photos. Sans sa maîtrise technique et compréhension des lumières naturelles, Adams n’aurait jamais pu créer autant de chefs d’œuvre de la photographie américaine.
Compte tenu de l’échelle du paysage auquel il était sous l’emprise, il n’est pas étonnant qu’Adams ait expérimenté des images tirée en très grand format à partir des années 40. Ces formats varient en taille, mais pourraient s’étendre jusqu’à 150 cm de large. Plus tard dans sa vie, Adams est revenu à plusieurs reprises sur des images pour en faire d’immenses tirages.
Clearing Winter Storm, Yosemite National Park, Californie, a été initialement prise en 1938, mais l’impression de 139 cm de large est réalisée au début des années 1970. Adams écrit que le tirage très grand format était “nécessaire du point de vue de la majesté et de la force dramatique”.
Adams s’est aventuré dans l’utilisation de la couleur, souvent pour des missions commerciales, mais occasionnellement pour l’expérimentation artistique. Entre 1946 et 1948, en particulier, lorsqu’une bourse Guggenheim lui a permis d’explorer les parcs nationaux, il photographie de manière prolifique sur films Kodachrome.
En 1975, Adams co-crée le Center for Creative Photography, dédié à l’histoire de la photographie. Situé sur le campus de l’Université de l’Arizona à Tucson, le CCP abrite aujourd’hui plus de 110 000 œuvres de 2 200 photographes !