Connue sous le nom de ville de glace, Harbin, capitale du Heilongjiang, abrite son vaste et impressionnant Harbin Opera House.
Sur une petite île de la rivière Songhua, le bâtiment révèle ses formes sinueuses, évocation de la topographie environnante.
“Au Nord-Est de la Chine, sur une petite île de la rivière Songhua, une oasis de verdure au cœur de la huitième ville la plus peuplée du pays. Il n’y a pas si longtemps, Harbin n’était rien de plus qu’un avant-poste russe du transsibérien.
En raison du rythme rapide de l’urbanisation dans le pays, la Chine se trouve confrontée à de nombreuses mégalopoles dépourvues des caractéristiques essentielles des vraies villes.
Une fois peuplée et dotée d’infrastructures de base, la réponse du gouvernement est simple : une ville doit avoir de la culture. Une série de concours est donc lancés pour appeler les architectes à concevoir de gigantesques complexes comprenant, à la fois, opéra, musée, bibliothèque et centre culturel.”
• Le bâtiment apparaît d’abord comme un léger contour. Une forme blanche et ondulante se condensant hors de la brume, enroulée de l’autre côté des larges rives de la rivière Songhua.
Le projet le plus spectaculaire de MAD, cabinet d’architecture basé à Pékin fondé par Ma Yansong, l’Opéra de Harbin — est la pièce maîtresse d’un nouveau parc culturel dans la ville de Harbin.
À deux heures de vol au Nord-Est de Pékin, Herbin est la capitale de la province du Heilongjiang, autrefois connue sous le nom de Mandchourie, à la frontière de la Russie.
Le nouvel opéra est destiné à recréer une partie de l’identité de la ville dans cette périphérie urbaine dénaturée. La stratégie urbaine est ambitieuse : un opéra construit au milieu d’une zone humide et sujette aux inondations. Malgré de nouvelles infrastructures de contrôle des inondations, le nouveau quartier urbain de Songbei est connu des habitants comme la ville fantôme.
• Dans le récit de Ma Yansong, ce sont les caractéristiques naturelles du paysage, les motifs formés par les méandres en couches de la rivière, étalés sur des milliers d’années, qui ont inspiré les formes du bâtiment. L’architecte justifie ses formes comme une extension du paysage lui-même.
La clé en est une rampe piétonne extérieure, une ligne fluide qui balaie le bâtiment et le contourne, reliant les deux volumes principaux abritant le Grand et le Petit Théâtres. Et donnant accès à un jardin sur le toit balayé par le vent avec une vue saisissante.
L’attention à l’échelle et au point de vue est l’une des subtilités notables de la conception. Les panneaux d’aluminium blanc qui recouvrent le bâtiment révèlent des discontinuités et des variations : ondulations, bosses et branchies.
Ce sens créatif de la forme devient encore plus vif à l’intérieur, dans le hall principal du Grand Théâtre. Un grand masque en bois s’élève sur quatre étages au-dessus de l’espace, superbement façonné en milliers de bandes de frêne. Lorsque la coquille s’enroule sur le côté du théâtre, elle se divise en un extraordinaire vortex d’escaliers.
L’audace formelle de ce bâtiment, parfois extraordinaire, renforce l’idée que Ma Yasong est le plus flamboyant des architectes chinois de sa génération.