Les Dioramas de l’artiste japonais Sohei Nishino combinent photographies, collages et géographie complexe pour créer de grands paysages urbains. S’inspirant de la cartographie japonaise du XVIIIème siècle, Nishino réinvente les villes qu’il a visitées. Une manière personnelle et éclairée de voir trois dimensions sur un seul plan. “Le théâtre de la Ville d’un homme joué en miniature…”
Imaginez une carte d’un autre genre. Une carte qui révèle non pas la typologie brute d’une ville mais l’énergie de ses rues. En parcourant les principales villes du monde, l’artiste japonais Sohei Nishino photographie des monuments, des coins et recoins oubliés, des ciels et des rivières avant de développer méticuleusement les négatifs et les “tisser” ensemble. Créant des collages détaillés qu’il appelle ses Dioramas.
Les œuvres de Nishino tourbillonnent d’énergie capturant parfaitement l’ordre impénétrable des villes modernes. Sans pour autant y incorporer une quelconque précision géographique.
Les grandes compositions de Nishino rappellent les perspectives aplaties des peintures médiévales croisées avec les collages de photos de David Hockney.
Mais le projet de Nishino semble à la fois sobre et loufoque, l’œuvre renvoie assez naturellement à la vérité noir et blanc de la photographie de rue. Sa pratique implique une impressionnante lenteur propre à créer un souvenir profond de la ville.
Les tirages à grande échelle sont en noir et blancs qui, de loin, semblent représenter des nuées nuageuses d’insectes. Ils se révèlent plus complexes lorsqu’ils sont vus de près, où les éléments de l’architecture, les piétons et la topographie sont fracturés en de minuscules morceaux d’un tissu social. Les œuvres sont absorbantes, mais aussi écrasantes. Elles n’ont pas de point central mais plutôt étalées, comme le font les villes. Les repères se perdent dans l’étalement monochromatique.
INSPIRATION AU VOYAGE